Le gqom, d’ou vient ce genre musical Sud-Africain?

le rythme qui résonne depuis les townships de Durban

Un mot, un son, une identité

Avant même de parler du son, il faut parler du mot.
Gqom (prononcé avec un claquement de langue typique du xhosa) intrigue dès la première syllabe. C’est un mot qui ne se dit pas vraiment, il se claque.
Dans une interview avec DJ Tira, figure emblématique de la scène de Durban, on découvre la prononciation du mot.

Le mot lui-même a d’ailleurs déclenché une vague de vidéos, où des internautes du monde entier tentaient souvent sans succès de reproduire le fameux “clic” xhosa. Un moment à la fois drôle et symbolique : dès ses débuts, le Gqom attisait déjà la curiosité du monde entier.

Origines et influences

Né au début des années 2010 dans les townships de Durban, le Gqom s’est rapidement imposé comme la voix brute d’une génération.

Inspiré par le kwaito, la deep house, le hip-hop et le folklore sud africains, le Gqom est avant tout un cri : celui de la jeunesse sud-africaine, en quête de liberté, de fête et d’identité.

Beat & rythme : le cœur brut du Gqom

La force du Gqom réside dans sa production minimale mais percutante.

les drums (“tom rolls”, snares, kicks) sont souvent utilisés de façon minimaliste mais puissante, avec des patterns fracturés, des silences, des “rebonds” qui donnent une tension continue.

Les producteurs s’appuient sur FL Studio et les mêmes VST que ceux utilisés dans l’amapiano, d’où la parenté sonore souvent évoquée. Cependant, la différence majeure vient de l’énergie : Le Gqom est plus direct, plus martial.

Les log drums, ces basses profondes,vibrantes en sont la colonne vertébrale. Elles ne se contentent pas d’accompagner le rythme : elles le dirigent.
Ce son, souvent créé dans des chambres ou des petits studios de fortune, donne au Gqom sa dimension DIY, sincère, brut.

Du township à la scène mondiale

Ni mixé ni masterisé : les morceaux sonnaient crus, parfois saturés, loin des standards “professionnels”. Ce son brut, né sans moyens techniques, a longtemps été rejeté par les radios, les labels et les maisons de disques, jugé trop sale ou trop expérimental avant de devenir justement ce qui faisait son authenticité.

À ses débuts, Gqom était la bande-son des taxis collectifs, des soirées improvisées et des fêtes de rue. Peu à peu, des artistes comme DJ Lag, Babes Wodumo, Rudeboyz ou Distruction Boyz ont porté le son jusqu’aux clubs, aux radios et aux festivals internationaux.

Le tournant majeur est venu avec le titre “Wololo” de Babes Wodumo et Mampintsha en 2016, l’un des premiers hits Gqom à franchir les frontières internationales. Le morceau a accumulé des millions de vues sur YouTube et a même été intégré à la bande-son du film Black Panther symbole fort de la reconnaissance mondiale de la culture sud-africaine.

Mais une figure clé de cette expansion mondiale, c’est Sho Madjozi. Avec son hit “John Cena”, elle a littéralement fait exploser les frontières du genre : le morceau a fait le tour du monde, générant des millions de vues, des challenges de danse et des tendances virales sur les réseaux sociaux.
Tout le monde a entendu le son ou vu un extrait sans forcément savoir qui se cachait derrière. Grâce à elle, la culture Gqom a trouvé une nouvelle visibilité internationale, mêlant musique, danse et identité africaine affirmée.

Pourquoi Gqom continue de marquer les esprits

Parce qu’il unit : que ce soit dans les clubs de Durban ou sur TikTok, la danse Gqom dépasse les frontières.

Et demain ?

Le Gqom continue d’évoluer grâce à une nouvelle génération d’artistes qui repoussent les frontières du genre.
Des Artiste comme Mfana Touchline ou BrotherKupa injectent de nouvelles influences notamment du hip-hop, avec des flows plus techniques, des refrains rappés et des samples soigneusement choisis.

Mfana Touchline, par exemple, a récemment marqué les esprits avec un morceau samplant le classique Aston Martin de Rick Ross preuve que le Gqom peut dialoguer avec d’autres univers sans perdre son âme.
Ces expérimentations montrent à quel point le style reste vivant, malléable, et connecté à son époque.

Retrouvez notre playlist Gqom : ici

source :https://daily.redbullmusicacademy.com/2017/02/gqom-hashtags-feature

https://recordingarts.com/record/evolution-of-house-music/gqom

https://www.youtube.com/watch?v=ZUZIclf_mQ0

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